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A l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, nous vous proposons de découvrir le parcours de plusieurs femmes de l’ECAM Rennes. Enseignante-chercheuse, ingénieure diplômée ou futures diplômées, toutes ont fait le choix de s’investir dans des études scientifiques, prouvant que le talent et la passion n’ont pas de genre. Ces récits illustrent non seulement la diversité des voies professionnelles des femmes dans le domaine scientifique. Et, ils nous rappellent que chaque femme choisissant cette voie contribue à l’évolution de la communauté scientifique.

Margaux TESSIER suit le cycle ingénieur en Génie Industriel de l’ECAM Rennes. Un cursus par apprentissage en partenariat avec l’ITII Bretagne. Après une première année de PACES, elle s’oriente vers une licence Sciences et Techniques. Elle intègre ensuite l’ECAM Rennes avec un contrat d’apprentissage comme apprentie-ingénieure en amélioration continue chez Continental.

Explique-nous ton parcours et ce qui t’a motivé à choisir une filière scientifique à l’ECAM Rennes

Mon parcours scolaire est assez atypique. En septembre 2018, après l’obtention de mon bac scientifique Sciences de la Vie et de la Terre avec une spécialité Physique-Chimie, je suis rentrée en Première Année Communes d’Études de Santé (PACES, médecine) à Brest. Cette année a été assez particulière pour moi. En effet, en plus de préparer mon concours pour rentrer en deuxième année de médecine, j’ai participé à des cours de Licence de Physique Fondamentale afin de valider ma première année.

Ayant toujours aimé la physique, ces moments me permettaient de me couper avec mes révisions tout en me permettant de ne pas perdre une année si je n’étais pas correctement classée au concours de médecine et que je validais mes unités d’enseignement.

Après cette année charnière, j’ai obtenu ma PACES, mais mon classement n’était pas suffisant pour pouvoir accéder à la deuxième année. Je n’ai également pas réussi à obtenir ma première année de Licence de Physique Fondamentale dû à la difficulté à faire les deux cursus. Ce sont en effet deux sciences très différentes dans l’apprentissage et l’utilisation d’outils. J’ai donc préféré me concentrer sur mes cours de médecine afin de me donner un maximum de chance pour y arriver.

À la suite de cela, je suis rentrée en Licence Sciences et Techniques en septembre 2019, pour trois ans, avec comme objectif de trouver un métier qui me fasse vibrer dans ce domaine. Après un an de recherche de poursuite d’études, je me suis rapprochée de différentes écoles d’ingénieur tel que l’ISAE SupAero, l’ENSTA Bretagne et le lycée Naval, mais aussi de Masters qui sont une voie plus classique après l’obtention d’une licence.

Néanmoins, lors du Salon Azimut à Brest, j’ai rencontré une apprentie sur le stand de l’ECAM Rennes qui m’a motivé à poursuivre une voie par alternance au sein de cette école. Avoir plusieurs cordes à mon arc est quelque chose d’important pour moi, et l’aspect généraliste du diplôme m’a beaucoup intéressée. Je savais que combiner les sciences avec un aspect industriel m’apporterait le concret qu’il me manquait dans mon parcours. De plus, cette formation nous permet de travailler sur divers aspects du métier d’ingénieur et donc de mieux connaître ce qu’on aime ou non.

C’est alors qu’en février 2022, j’ai postulé à l’ECAM Rennes sur le cursus Génie Industriel et j’ai commencé ma formation comme apprentie ingénieure en amélioration continue chez Continental.

Quelle a été ta perception en étant parmi les rares femmes dans ton cycle d’ingénieur ?

À mon arrivée à l’ECAM Rennes, je n’étais pas si surprise du peu de femmes dans ma classe. Ayant discuté avec des anciennes et venant d’une filière qui est majoritairement composée d’hommes, je ne m’inquiétais pas. Nous avons également la chance d’avoir une promotion où les filles se soutiennent. Qu’elles soient étudiantes ou apprenties, nous connaissons toutes les problématiques et les préjugés que certains peuvent avoir. En fonction de nos expériences, nous échangeons afin que chacune soit armée de la meilleure des façons. Nous avons également la chance d’évoluer auprès d’une génération qui est ouverte au changement et porte peu voire pas d’intérêt à distinguer l’homme de la femme au travail ou à l’école. Lorsqu’une femme peut être confrontée à une situation gênante liée à son genre, l’encouragement et la protection des autres est présente.

Au cours de ton parcours scolaire en tant que femme dans les sciences, as-tu rencontré des défis particuliers liés à ton genre ?

Plusieurs ont questionné ma volonté à me diriger vers l’industrie et plus particulièrement vers le monde de l’automobile. En effet, certaines générations pensent que des domaines sont plus difficiles d’accès pour les femmes. Pas qu’ils ne soient pas pour la diversité des genres, mais plus pour me protéger.

Je pense notamment à ma professeure de mécanique en licence, qui a connu des difficultés au sein de son parcours atypique pour les femmes. Elle m’a conseillé de savoir prendre du recul sur les situations difficiles dû à mon genre, mais aussi de leur prouver que leurs aprioris sont faux et que nous sommes aussi compétentes qu’eux.

Les métiers scientifiques et de la recherche sont souvent considérés comme des métiers d’hommes. En tant que jeune femme qui se dirige dans ce milieu, qu’en penses-tu ?

Je pense que nous nous imposons un plafond de verre. En effet, anciennement, il était plus difficile pour les femmes de faire carrière dans les sciences à cause des aprioris. Néanmoins, les générations évoluent et les façons de penser aussi.

Il arrive que nous rencontrions quelques personnes avec des avis obtus, mais lorsque nous prouvons que nous sommes aussi compétentes qu’elles, les idées peuvent changer. De plus, des organismes comme « Femmes & Sciences », « Femmes ingénieures » ou l’AFNEUS avec le projet « Femmes En Sciences » sont là pour changer les mentalités auprès des jeunes filles à travers des interventions dans les classes, des conférences, tables rondes, etc. Ces prises d’initiatives sont la preuve que ce domaine est ouvert à tout être humain et que les mentalités évoluent dans le bon sens.

L’une de mes phrases préférées est « Il vaut mieux vivre avec des remords qu’avec des regrets », donc si tu souhaites faire tes études en sciences et faire carrière dans ce domaine n’hésite pas une seule seconde. Tu auras la chance de travailler avec des équipes pluridisciplinaires et multiculturelles.

Les sciences sont une langue universelle qui permet de mieux comprendre ce qui nous entoure et faire évoluer les technologies, l’industrie, et tout ce qui s’en suit. Des hommes se battent pour faire des métiers dits féminins tels que sage-femme, infirmière, ou dans l’éducation… Donc battons-nous pour également changer les aprioris des sciences et de l’ingénierie.

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